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Histoire sociale de l’Afrique orientale, de la mer Rouge et de l’océan indien, XIXe-XXe siècles : archives, corps, subjectivités

Séance du 4 décembre 2015, de 14h à 17h
Bâtiment Le France, salle du conseil B, R-1, 190-198 av de France, 75013 Paris

L’esprit et la bouche : signes-traces, textes

Présentation du séminaire par Silvia Bruzzi, Henri Médard, Violaine Tisseau, et Elena Vezzadini

 Anne Bang, History Professor, University of Bergen
African text in biographical context - the life and times of Burhan Mkelle (1884-1949) in Zanzibar.

Abstract :
Burhan Mkelle was an Islamic scholar, a Sufi, a teacher, a bibliophile, a poet and an author who lived in the British Protectorate of Zanzibar. In his lifetime, he was one of the most prominent public intellectuals on the coast. His family was of Comorian origin, his father, like many other Comorians, having immigrated to Zanzibar during the heydays of Bu Saidi (Omani) rule. Widely known in his lifetime for his poetry (more so than for his prose texts), Burhan Mkelle is today mainly remembered among Zanzibaris of Comorian origin, his texts still circulating in photocopy versions. His reputation was not that of a great saint, thus his memory is not kept alive by mawlids or rituals that has kept alive the memory of some of his contemporaries. However, as an active member of his community, he is one of the individuals about home we have the most complete biographical information.
This talk will present a preliminary biography of Burhan Mkelle, and discuss how his life world was understood, how discourse was practiced (global or regional or otherwise), and how collective memory (also known as history) was formed by a translocal perception of authority. Finally, this talk will discuss the potential value of a biographical approach to authors and intellectuals beyond the European tradition, and discuss the methodological implications of such an approach.

 Thomas Guindeuil, secrétaire scientifique du Centre français des études éthiopiennes / chercheur associé à l’IMAF
Festins de classes. Images des premiers établissements populaires de restauration d’Addis-Abeba (années 1920-1930)

Résumé :
« Plats aristocratiques fins et délicieux ». C’est le texte d’une enseigne de restaurant d’Addis-Abeba des années 1920, que se remémore l’historien éthiopien Berhanou Abebe. La formule est intrigante : qu’est-ce qu’un « plat aristocratique » en Ethiopie, à cette époque ? Surtout, à qui est destiné ce message publicitaire ? Probablement pas aux « aristocrates ». Le slogan illustre une période charnière : après ces temps pionniers pour la restauration éthiopienne, puis l’occupation italienne (1936-1941), la cuisine professionnelle revendiquera plutôt la « tradition », voire la « nation ». Si les témoignages directs sont rares sur la période qui voit se développer la restauration populaire dans la capitale impériale éthiopienne, les formes de cette restauration se précisent dans l’analyse des enseignes peintes qui s’affichent sur le fronton des établissements où l’on boit et mange. La mission ethnographique Dakar-Djibouti, dirigée par Marcel Griaule, en a photographié deux, et acheté trois en 1931. Des documents visuels rares et chargés de symboles qui, une fois confrontés aux textes, offrent une perspective inédite à la fois sur les lieux de sociabilité, les relations entre classes sociales et l’évolution des métiers de bouche d’une ville alors en plein développement.

Modératrice : Silvia Bruzzi

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