Accueil > Recherche > Archives des séminaires > 2016-2017

Dynamiques du genre en Afrique

Séminaire organisé par Anne Doquet, chargée de recherche à l’IRD / IMAF (cette enseignante est référente pour cette UE) et Anne Hugon, maîtresse de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / IMAF

Année universitaire : 2016 / 2017
Périodicité : 2e jeudi du mois de 10 h à 13 h
Localisation : IMAF - Malher, salle 106, 9 rue Malher 75004 Paris
Calendrier : du 10 novembre 2016 au 8 juin 2017

La séance du 8 est reportée au 15 juin

Présentation :
Ce séminaire est organisé par une équipe multidisciplinaire qui enquête sur la dimension genrée des sociétés, le genre étant davantage compris comme une grille de lecture que comme une thématique en soi. Il s’agira de saisir les modalités selon lesquelles les sociétés africaines, les Africain-e-s en migration ou les Européen-ne-s en contexte africain définissent les identités et les assignations de genre, et organisent les rapports sociaux de sexes. Si l’un des postulats est que toute relation sociale est genrée, on s’attachera cependant à souligner la fluidité des identités de genre – y compris masculines – sans oublier que d’autres variables (statut, classe, âge…) sont toujours à l’œuvre dans l’élaboration des relations sociales d’altérité, des rapports interpersonnels, comme des identités personnelles.

Adresse(s) électronique(s) de contact : annedoquet(at)yahoo.fr, anne.hugon(at)wanadoo.fr

PROGRAMME

 10 novembre 2016 :
Anne Hugon, La maternité coloniale (Ghana, 1915-1957). Médicalisation de la grossesse et de l’accouchement et réforme de la maternité sociale

 8 décembre :
Jennifer Boittin, Associate Professor, Pennsylvania State University ; membre de l’Institut d’Etudes Avancées de Paris
L’intimité et la vie privée sous l’égide de la surveillance : Comment les femmes confrontent l’administration coloniale en AOF, 1919-1946

De leur arrivée à leurs circulations au sein de la fédération, puis de leurs départs des colonies, l’administration française surveille les mouvements, les agissements politiques ou sociaux, mais aussi l’intimité des femmes dans l’Afrique-Occidentale française au début du vingtième siècle. Mais que se passe-t-il lorsque ces femmes se rendent compte de cette police de leurs vies privées ? Cette séance pensera la manière dont les femmes se servaient de certaines idées reçues de la féminité, de leurs corps, de leurs origines, de leurs fonctions socioculturelles dans les colonies et aussi de la masculinité (entre autres) pour affronter une administration composée presque exclusivement d’hommes. En demandant du travail, en rejetant la violence, en exigeant des droits (de vote, de liberté de circulation, de gérer librement leurs vies privées), ces femmes se servaient sciemment de ce qu’on appelle aujourd’hui le genre afin de se tailler une place dans les colonies françaises.

 9 février :
Présentation de travaux d’étudiants

 9 mars :
Elke E. Stockreiter, American University, Washington, DC
Towards a history of gender : Sources and interpretations from colonial Zanzibar and 19th- early 20th century Mali

This presentation explores sources that help us understand constructions of gender in Zanzibar under British colonial rule (1890-1963) and the southern Niger Inland Delta from the early 19th-century until early French colonial rule. In Zanzibar, Islamic court records have provided valuable and new insights into gender roles among all socio-economic strata from 1900 onward. As British rule restricted the application of Islamic law to personal status law, cases regarding marriage, divorce, and inheritance have enabled us to explore litigants’ and Muslim judges’ interpretations of female roles. Rather than seeing gender as a strict dichotomy, these sources propose an understanding of gender structures as interacting with Islamic law, which also protects the weak – defined through gender and social status. Although women, many of whom were former slaves, negotiated their roles struggling against dominant ideologies that placed women below men, they acted from within a socio-legal context and could successfully draw on legal doctrines to pursue their claims. In most cases, women did not address Islamic courts to rebel against social norms, such as purdah and arranged marriage, but to reshape their meanings on their own terms.
A reconstruction of gender roles in the southern Niger Inland Delta, especially the area of Djenné, from the era of the jihads (1818 onwards) until French conquest in the early 1890s relies on Arabic sources, oral traditions, and travellers’ accounts. Court records created under French colonial have proved vital in reevaluating and gendering slavery and writing socio-legal history. Unlike Arabic court records written by Muslim judges on the East African coast, their content is noticeably deprived of rich details that facilitate the reconstruction of litigants’ complex socio-economic backgrounds and relations. This presentation offers a gender history largely based on Zanzibar’s colonial judicial records and probes ways of bringing to life gender dynamics in the area of Djenné from Amadou Lobbo’s jihad until World War I.

 11 mai :
Emmanuelle Bouilly, Paris1 / CESSP
Présentation de "African women’s struggles in a gender perspective", Review of African Political Economy, vol.43, n°149, 2016

 15 juin :
Christophe Broqua, IHEID
Les trois visages des mariages de même sexe en Afrique