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Les objets du renouveau religieux en Afrique de l’Ouest. Matérialités, espaces privés, trajectoires personnelles

Colloque final de l’ANR Priverel, à Saint-Louis du Sénégal
Les 24 et 25 mars 2016

Avec les participations de :
 Université Gaston Berger (Saint-Louis, Sénégal)
 Laboratoire d’analyse des sociétés et du pouvoir Afrique-diasporas (LASPAD)
 Institut des mondes africains (IMAF)
 Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS)
 Institut de recherche pour le développement (IRD)

Argumentaire :
Ce colloque mettra en perspective les enjeux des cultures matérielles dans les espaces privés religieux.
La notion d’espace privé religieux, centrale au programme Priverel, a pour objectif d’appréhender la manière dont les croyants, chrétiens et musulmans d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Burkina-Faso, Bénin), se réapproprient les normes religieuses édictées dans les espaces publics. Cette notion est par conséquent envisagée dans la pluralité de lieux où s’incarne la vie religieuse - espaces domestiques, lieux cultuels de guérison, de retraites spirituelles, d’initiations, etc. – et dans sa pluralité de pratiques - expériences quotidiennes, trajectoires individuelles (conversions, militantisme, cumul religieux, etc.). Cette approche permet d’interroger de manière pragmatique les effets du renouveau religieux sur le quotidien des individus. Elle propose un angle de vue pertinent pour comprendre les enjeux liés aux dynamiques religieuses qui imprègnent les sociétés ouest-africaines contemporaines.
Les cultures matérielles constituent, à n’en point douter, une entrée pertinente dans l’analyse des espaces privés religieux, souvent difficilement observables car touchant à l’intime. Elles concrétisent la manière par laquelle les individus construisent leur rapport personnel au religieux, et montrent comment ils le mettent en scène dans leur quotidien. Ces objets du religieux sont « habités ». Ils gardent leur sens premier lors de rituels très divers, ou jouent un rôle parfois détourné de leur symbolique première. Ils créent également la relation avec l’Au-delà, entre les croyants et les non-croyants. Ils sont vecteurs d’idéologies spirituelles, voire politiques. Enfin, ils provoquent l’événement, lors des rituels par exemple. Ils permettent aux croyants d’adhérer à un groupe, à un dogme, ou participent à l’invention de pratiques individuelles.
Les matérialités seront abordées dans toute leur diversité, polysémie, voire même dans leur caractère polémique, allant du tangible (lieux, objets, argent, vêtements, nourriture, médicaments, outils technologiques), à l’immatériel (objets virtuels, langage corporel, théâtralisation). Ces matérialités permettent de saisir comment, entre précontraintes et réinventions (bricolages post-moderne), les individus s’en emparent comme outils d’affirmation d’une appartenance religieuse (axe 1) ; d’intégration (axe 2) ou d’individualisation à un groupe (axe 3) ; de refuge ou de repli sur soi (axe 4). Elles symbolisent, enfin, la violence religieuse faite sur les individus (axe 5).

Programme :

Jeudi 24 mars
8h00 : accueil des participants
8h30-9h30 : discours d’ouverture
9h30-10h15 : Conférence inaugurale, Penda Mbow (historienne, Université de Dakar)

10h30-12h00 : Panel 1 : Religion et enjeux de genre
 10h30-10h50 : Sadio ba Ning, Femme et nouveaux centres d’éducation islamique (Sénégal)
 10h50-11h10 : Anne Attané, Intimités religieuses féminines, l’exemple deOuagadougou, Burkina Faso
 11h10-11h30 : Maud Saint-Lary, Enjeux matériels du couple et affirmation d’un« vrai » islam (Burkina Faso)

14h00- 17h30 : Panel 2 : Objets et espaces fédérateurs
 14h00-14h20 : Marie Nathalie LeBlanc, Consommation, mise en corps et rituels : lesnouveaux marqueurs de la religiosité dans la quotidienneté face aux enjeux de classe (Côte d’Ivoire)
 14h20-14h40 : Katrin Langewiesche, Le portrait religieux (Ahmadiyya) et la production des normes à la jonction de l’espace privé et public (Burkina Faso).
 14h40-15h00 : Xavier Moyet, Objets médiatiques pentecôtistes (Lagos-Ibadan)
 15h00-15h20 : Seyni Moumouni, Les manuscrits africains comme objets créateurs de lien.
 15h30-15h50 : Mamadou Youri Sall, Manuscrits de la Sénégambie, enjeux et portée socio-historique.
 15h50-16h10 : Cheikh Guèye, Du lieu commun aux « lieux-moments », la confrérie mouride (Sénégal) et ses nouvelles frontières.
 16h10-16h30 : Mara Leichtman, L’ONG-isation de l’Islam quotidien : discours d’une association chiite au Sénégal

Vendredi 25 mars
9h00-9h45 : Conférence introductive Jean-Paul Colleyn (anthropologue, EHESS Paris)
10h00- 12h30 : Panel 3 : Le religieux en tension
 10h00-10h20 : André Mary, Les affaires de crimes rituels, entre intimité familiale et scène politico-médiatique
 10h20-10h40 : Joël Noret, Les lieux de la mort, sociologie d’une controverse religieuse (Abomey, Bénin)
 10h40-11h00 : Galilou Abdoulaye, Facteurs matériels et immatériels de changement (ou non) de religion au sein des foyers mixtes ou homogénéisés au Bénin
 11h00-11h20 : Zakaria Rani, Espaces et objets de guérison en tension au Maroc.
 11h20-11h40 : Mamarame Seck, Ethnographie de la communication du mouvement Cantakóon au Sénégal

14h00-16h40 : Panel 4 : Les arrangements religieux
 14h00-14h20 : Edio Soares, Butinage religieux : pratiques et pratiquants au Brésil, regards sur Paranagua-mirim
 14h20-14h40 : Fabienne Samson, Le contournement des matérialités dans l’Eglise Universelle au Sénégal
 14h40-15h00 : Ismaël Moya, Aménagements des salafistes face aux contraintes familiales (Sénégal)
 15h00-15h20 : Blondin Cissé, Les espaces clos : objet refuge et expression du radicalisme religieux au Sénégal
 15h20-15h40 : Abdourahmane Seck, Affichages d’islam et façonnage des espaces et des sujets (Sénégal)
 15h40-16h00 : Mame Penda Ba, L’irréligion au Sénégal : une esthétique du camouflage ?

16h50- 18h30 : Table ronde conclusive
Mame Penda Ba, Jean Paul Colleyn, André Mary, Maud Saint-Lary, Fabienne Samson, Felwin Sarr, Abdourahmane Seck, Laurent Vidal