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L’abolitionnisme africain au XXIe siècle

Table-ronde


QUAND :

Samedi 16 février 2019
9h-12h


OÙ :

EHESS
Amphithéâtre François Furet
105 boulevard Raspail
75006 PARIS

Ces dernières années, le phénomène de l’ « esclavage moderne » est devenu un sujet de débat public international. En Europe et aux États-Unis, les activistes et les chercheurs étudient les causes expliquant la persistance de l’esclavage et d’autres formes d’exploitation qui s’en rapprochent. Ils discutent de la manière dont l’« esclavage » doit être compris et appréhendé de nos jours, longtemps après son abolition, et de ses liens avec d’autres modes de coercition (ou crimes), tels que la traite, le travail forcé et les mariages forcés. Ces débats ont lieu alors qu’en Afrique de l’Ouest sahélienne nombre d’ONG abolitionnistes dénoncent et se battent contre les héritages de l’esclavage, qui incluent des cas actuels d’asservissement, des discriminations contre des individus et des groupes considérés comme descendants d’esclaves et la perpétuation d’idéologies pro-esclavagistes dans certains milieux. Les principales ONG abolitionnistes qui s’occupent de ces questions ont formé le Réseau ouest-africain de lutte contre l’esclavage et la discrimination basée sur l’esclavage au Mali, en Mauritanie, au Tchad, au Burkina Faso et au Niger, également connu sous le nom de « G5 Sahel Esclavage ». Leur action prend une dimension de plus en plus politique, gagne en visibilité dans les médias et est soutenue par une part croissante des sociétés civiles dans chaque pays au même moment que leurs opposants deviennent plus agressifs. Comment ces mouvements doivent-ils être compris ? Quels sont les points communs et les différences au sein de la région ? La table-ronde est organisée autour des présentations de deux des plus importants protagonistes de ces dynamiques en Mauritanie et au Niger et, plus largement, dans le Sahel ouest-africain.


PROGRAMME :

Table-ronde sous la présidence de Catarina Madeira-Santos, EHESS

 09h00 – 09h15 : Mots de bienvenue : Christophe Prochasson, président de l’EHESS.

 09h15 – 09h45 : Benedetta Rossi, University of Birmingham : « L’abolitionnisme ouest-africain : introduction et contextualisation ».

 09h45 – 10h15 : Ali Bouzou, secrétaire général de l’ONG Timidria, Niger, et secrétaire exécutif du réseau ouest-africain de lutte contre l’esclavage : « G5 Sahel et Niger : défis et stratégies ».

 10h15 – 10h45 : Biram Dah Abeid, député mauritanien et président de IRA Mauritania : « L’esclavage aujourd’hui en Mauritanie ».

 10h45 – 11h15 : Commentaires par Abdel Wedoud Ould Cheikh, Université de Lorraine, et Klara Boyer-Rossol, Labex HASTEC et IMAF.

 11h15 – 12h00 : Débat avec la salle.


Biram Dah Abeid est un activiste anti-esclavagiste et un militant des droits humains en Mauritanie. En 2008, il a foundé Initiative of the Resurgence of the Abolitionist Movement (IRA), une organisation qui lutte pour l’éradication de l’esclavage en Mauritanie. En raison de ses campagnes pour mettre fin à l’esclavage, il a été arrêté et incarcéré à plusieurs reprises. Il a reçu de nombreux prix dont le prix des droits de l’homme de l’ONU en 2013. En 2014, il s’est présenté comme candidat aux élections présidentielles en Mauritanie, avec un programme fondé sur les droits humains, mais a perdu contre son opposant Mohamed Ould Abdel Aziz. Il a été élu député en 2018.


Ali Bouzou est secrétaire général de l’ONG Timidria et secrétaire exécutif du Réseau ouest-africain de lutte contre l’esclavage et la discrimination basée sur l’esclavage au Mali, en Mauritanie, Burkina Faso, au Tchad et au Niger. Il agit également en tant que rapporteur du groupe de travail national sur la lutte contre l’esclavage créé pour suivre la mise en œuvre des recommandations formulées par la rapporteure spéciale des Nations unies sur l’esclavage à la suite de sa visite au Niger en 2014.


CONTACT :

Cécile Vidal : cecile.vidal@ehess.fr

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