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Identification, surveillance et citoyenneté. La vie politique et sociale des papiers en Afrique contemporaine


Responsables scientifiques:
Richard Banégas, Sciences Po – CERI et Séverine Awenengo Dalberto, CNRS - IMAF.


QUAND :

  • RENCONTRE DES 12 ET 13 MARS 2020, ANNULÉE ET REPORTÉE À UNE DATE ULTÉRIEURE

OÙ :
CERI
Salle de conférence - Rdc
56 rue Jacob
75006 Paris


Argumentaire :

A l’instar d’autres régions du monde soumises aux nouvelles règles du capitalisme digital, l’Afrique connaît une expansion rapide des nouvelles technologies d’identification des personnes. Près de la moitié de la population du continent africain serait actuellement dépourvue d’identité légale, le phénomène s’étendant bien au-delà des « enfants-fantômes » et des apatrides. Fondé sur quatre années de recherche collective, ce colloque interroge les rapports entre identification légale, surveillance et citoyenneté, de l’après-guerre à l’époque actuelle de diffusion globale des normes biométriques en Afrique. Il propose de discuter les travaux menés par une vingtaine de chercheurs et de chercheuses au sein du programme ANR PIAF visant à explorer empiriquement « la vie sociale et politique des papiers d’identité » et les régimes de véridiction des identités qui se sont constitués dans le temps long de la formation des États et des sociétés.

Ces recherches montrent que les dispositifs matériels et techniques de l’identification participent des processus étatiques de formation de la nation consistant à inclure, exclure ou contrôler les individus mais soutiennent également la production de nouvelles subjectivités morales et politiques. Ce colloque cherche à restituer l’historicité et l’ambivalence de ces processus, à explorer la pluralité des instances et des acteurs de l’identification et à réfléchir sur la complexité des relations que les individus entretiennent avec ces écritures bureaucratiques ou biométriques de soi.

Par-delà l’opposition classique entre surveillance et reconnaissance, l’analyse des dispositifs d’identification – orale, documentaire ou biométrique – et l’étude des usages sociaux des « papiers » permettent d’observer très concrètement les transformations et le fonctionnement de l’État, les pratiques de citoyenneté et les processus sociaux de formation de la personne (personhood) dans des sociétés africaines réputées communautaires et rétives à la raison bureaucratique.

Programme