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Pouvoir charismatique et occupation de l’espace public : le cas de la Tijânîyya au Burkina Faso

En raison du contexte exceptionnel dû à la Covid-19, cette soutenance aura lieu par visioconférence.

Soutenance de thèse de Mara Vitale
Directrice de thèse : Fabienne Samson
Le 9 juin 2020, 13h


Jury :

 Fabienne Samson (directrice de thèse), IRD
 Issa Cissé, Université de Ouagadougou (Burkina Faso)
 Pierre-Joseph Laurent, Université Catholique de Louvain
 Marie Miran-Guyon, EHESS
 Maud Saint-Lary, IRD
 Jean Schmitz, IRD


Résumé :

Cette thèse porte sur les dynamiques de développement de la confrérie soufi de la Tijânîyya et de sa branche dite « onze grains » ou Hamâwiyya, au Burkina Faso. A partir de l’observation des deux principales zâwiyas, celle de Ramatoulaye sous l’autorité religieuse du cheikh Maiga II et celle d’Hamdallaye dont l’autorité est assurée par le cheikh Doukouré, j’ai essayé de comprendre les dynamiques internes qui caractérisent ces deux foyers. L’analyse proposée se concentre sur le processus d’acquisition de nouveaux espaces publics permettant à la Tijânîyya de participer activement aux enjeux politiques du pays. Il a été observé que ces espaces ont désormais acquis une nouvelle signification, qui s’inscrit dans un plus large projet de « réislamisation » des sociétés musulmanes. La naissance d’un espace public religieux reflète l’intérêt progressif de la religion pour les problèmes sociétaux et son approche du monde politique : on assiste ainsi à une politisation progressive des grands événements religieux qui mélangent de plus en plus la spiritualité et le mysticisme avec l’engagement civil, comme c’est le cas de la commémoration de la naissance du Prophète à Ramatoulaye. Une autre expression de ce changement est la concrétisation d’une économie morale basée sur l’ethos islamique et la redéfinition du rôle des autorités religieuses qui deviennent des « planificateurs sociaux ». Le processus de renouvellement de la Tijânîyya burkinabé semble également investir sa composante féminine. J’ai notamment observé une participation plus active des femmes à la vie de la communauté religieuse, et une volonté accrue d’émancipation dans la sphère privée et publique.


Mots clés :

Burkina Faso, islam, soufisme, Tijânîyya, espace public, économie morale, femmes.