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« Penser la transition politique malienne autour des impensés de l’État »

Date :
Samedi 7 novembre 2020
À partir de 9h

Lieu :
Mémorial Modibo Keita
Avenue du 5 Septembre 1961
Bamako, BPE 4474 Mali


COMITE D’ORGANISATION

 Charles GREMONT (MACOTER/IRD)
 Gilles HOLDER (MACOTER/CNRS)
 Amadou KÉITA (LAGOSS/FSAP)
 Abdoul SOGODOGO (LAGOSS/FSAP)
 Céline THIRIOT (MACOTER/LAM-Science Po Bordeaux)

Au regard des événements récents survenus au Mali – mouvement de contestation populaire dit du M5-RFP ; arrestation du président Ibrahim Boubacar Kéita par une junte militaire, conduisant à sa démission et la dissolution de l’Assemblée nationale ; mise en place d’un régime de transition où la junte demeure en bonne place –, des chercheurs des laboratoires MaCoTer (IRD, ULSHB, USJPB, USSGB) et LaGoSS (FSAP/USJPB) souhaitent organiser une rencontre pour réfléchir au sens de cette ultime rupture institutionnelle et politique, la quatrième du genre, qui intervient au moment précis où le Mali célèbre ses 60 ans d’indépendance.
La transition est, par définition, un moment intermédiaire entre deux régimes politiques, où il s’agit de définir les nouvelles règles du jeu pour le régime à venir. Les différentes expériences passées en Afrique, notamment au Mali en 1968, 1991 et 2012, montrent que les modalités d’organisation d’une transition, quelle qu’elle soit (inclusion/exclusion, ampleur du mandat politique, économique et social, etc.) n’ont pas les mêmes conséquences et n’ouvrent pas les mêmes possibilités.
On se demandera quels sont les expériences et les modèles de pouvoir passés qui peuvent inspirer les choix institutionnels et d’organisation du pouvoir présent, une approche sociohistorique qui reviendra en particulier sur la notion de fanga ? On s’interrogera également sur les expériences politiques et institutionnelles qui ont eu lieu au XIXe siècle, lors de la colonisation et des régimes qui se sont succédés depuis l’indépendance, expériences susceptibles d’influencer, d’empêcher ou de favoriser les choix présents en matière de dispositions institutionnelles, d’inclusion politique et sociale des populations et des territoires. Quels sont les registres normatifs disponibles dans le stock historique et mémoriel, en termes de ressources et de cadres de médiations politiques et sociales (droit dit « coutumier », droit musulman, rôle de la société civile, etc.) ? Quelles sont les formes et le cadre de mobilisation et d’organisation des citoyens en dehors des institutions formelles que sont le système représentatif et les partis politiques ? Par quels moyens et sur quelles bases reconstruire un vivre ensemble post-conflit, et sur quel consensus politique minimal ? Quelles sont les modalités possibles d’organisation de l’État et de l’administration dans les territoires qui font sens pour des populations en attente de réponses concrètes et pérennes (décentralisation et rapports centre/périphérie, régionalisation, approches fédéralistes, etc.). Enfin, quel rôle peuvent jouer les acteurs externes et les organisations sous-régionales, mandatées comme autant de democraty makers ?
Cette rencontre ne se veut pas un simple moment d’échanges entre universitaires en colloque. Tout au contraire, il s’agit de prendre la mesure de l’actualité et porter la réflexion en quelque sorte hors des murs de l’université, pour y engager un dialogue fécond et réflexif entre chercheurs et acteurs de la vie publique. Et c’est dans un espace ô combien symbolique pour les 60 ans d’indépendance du Mali que ce dialogue se déroulera : le Mémorial Modibo Kéita.
La mobilisation de savoirs à la fois historiques, anthropologiques et politiques, et la mise en débat de ceux-ci doivent permettre de décrypter la transition politique en cours en la contextualisant et en questionnant les impensés – et parfois les amnésies – de et sur l’État malien.
Pour mener à bien cette rencontre, nous proposons de mettre en place un format inédit : un Forum universitaire, qui sera animé par six enseignants-chercheurs des laboratoires MaCoTer et LaGoSS, et quinze personnalités invitées – cinq issues du monde politique ; cinq de la société civile ; et cinq observateurs de la société malienne.
Le Forum sera structuré autour de trois tables rondes successives, chacune interrogeant une notion-clé : 1/ le fanga, comme forme d’État contemporain ; 2/ l’inclusivité des société nomades ; 3/ et les logiques transitionnelles dans la production de l’État. Un modérateur par table ronde organisera les débats devant un public invité, mais non intervenant, ainsi que des étudiants en thèse et en master des laboratoires MaCoTer et LaGoSS. Tous les débats seront enregistrés, pour être publiés comme verbatim en regard des communications universitaires. Parallèlement, un dispositif de captures vidéo sera mis en place pour produire et diffuser un film de 26 minutes à des fins de recherche et de réflexion sur la transition en cours.


CONTACT :

Julien ANTOULY - julien.antouly@ird.fr

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