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Analyse des formes contemporaines de mariage et des liens de consanguinité à Brazzaville en République du Congo

Soutenance de thèse de Augus Lembikissa
Directeur de thèse : Rémy Bazenguissa Ganga
Le 4 décembre 2020, à 14h, visioconférence

Afin d’affecter le moins possible la qualité de la visioconférence nous sommes contraints de limiter l’accès au public. Les personnes souhaitant assister à la soutenance devront se rapprocher du candidat.


Jury de thèse :

 Rémy Bazenguissa-Ganga (Directeur de thèse), EHESS
 Marie-Luce Gelard, Université Paris Descartes
 Klaus Hamberger, EHESS
 Véronique Petit, Université Paris Descartes
 Joseph Tonda, Université Omar Bongo de Libreville (Gabon)


Résumé :

Au-delà de la polygamie longtemps considérée dans plusieurs sociétés africaines comme une pratique maritale, il se développe aujourd’hui à Brazzaville au Congo d’autres formes d’unions que nous avons qualifiées dans cette recherche, de formes contemporaines de mariage et, que nous avons nommé par : le mariage sanction, le mariage par peur de la sanction et le mariage à l’essai. Par elles, nous entendons, les modalités de cristallisation des mécanismes par lesquels la société contrôle, de manière concrète et dans son actualité, les tensions qui s’exercent, historiquement, sur les procédures d’établissement des relations fondées sur la consanguinité et l’alliance. L’accent porte sur la contemporanéité de ces formes qui se rapporte ici aux logiques et dynamiques portant sur la production de l’actualité (actuelle) de ces formes de mariage urbain, des modes d’alliance actuels, c’est-à-dire dans leur présent (passage au présent) consécutifs aux réalités économiques urbaines, au moment où, aussi bien à Brazzaville que dans d’autres grandes villes d’Afrique ou du monde, des processus d’individualisation se consolident. En partant des crises multidimensionnelles qui frappe la société brazzavilloise, cette recherche étudie les mutations en cours sur l’ordre de la parenté et de l’alliance dans leur expression globalisée contemporaine. Elle tente de montrer comment les structures lignagères sont affectées par les réalités de la vie urbaine. A ce titre, si l’on s’inscrit dans la logique de cette recherche à savoir l’importance de la consanguinité agnatique sur l’alliance, il semble que la parenté patrilinéaire est celle qui s’adapte mieux en ville dans la mesure où elle contribue au renforcement du lien père-enfant et donc à la minoration de la position de l’oncle maternel. Dans ce contexte, les nouvelles formes de mariage et de la consanguinité étudiées dans cette thèse apparaissent comme une critique de l’importance de la Kongolisation (parenté matrilinéaire) de la parenté en contexte urbain. Mais pour autant, persiste encore dans la société une confrontation matri-patrilinéaire qui d’ailleurs pèse sur la structure élémentaire de l’échange matrimonial mais aussi au fait qu’on ne peut ignorer l’existence et la place de plus en plus visibles de la social-famille.