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Universalisations et patrimonialisations du soufisme

Séance du 18 décembre 2020, de 17h à 20h
Visioconférence

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ID de réunion : 873 8701 6981
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 Youna Eskandari
(Césor, EHESS),
« Percevoir l’invisible de la Révolution islamique d’Iran à travers René Guenon »

La Révolution islamique d’Iran est généralement étudiée sous un prisme exotérique, c’est-à-dire dans sa dimension socio-historique. Or, le chiisme repose sur l’ambivalence du bâtin et du zâhir, de l’apparent et du caché. Nous chercherons donc, par le biais de René Guénon, à dévoiler l’ésotérisme de l’utopie iranienne, resté pour l’instant “invisible” au monde académique occidental.
Pour ce faire, nous ferons dialoguer les idées de René Guénon avec celles de l’ayatollah Khomeini, initiateur de la Révolution islamique, et de Morteza Motahhari, autre grand idéologue de la révolution. Nous verrons que ces deux systèmes de pensée partagent une même conception métaphysique du monde, polarisé entre un axe de l’unicité (tawhid) et son versant en dérive, occidental, moderne et matérialiste, dont il importe de freiner la course. Il en découle une conception métaphysique du politique, mettant en lien l’homme, la Cité et l’univers. Ainsi, là où Guenon idéalisait une « civilisation traditionnelle », l’utopie iranienne apparaît aussi, avec ses propres particularités, comme un projet politique à finalité initiatique, comme une tentative de retour à l’axe de l’unicité.


 Delphine Ortis
(CEIAS-INALCO),
« Les effets de la nationalisation du sanctuaire du saint soufi Lāl Shahbāz Qalandar sur son culte (Sindh-Pakistan) »

La colonisation britannique de l’Asie du sud a provoqué des changements sociaux et culturels qui ont eu pour conséquence, entre autres, de dévaloriser les pratiques pluralistes des sanctuaires des saints musulmans et leurs usages traditionnels. L’islam idéaliste et universel, élaboré par l’élite locale (les soufis réformistes ruraux et les savants religieux urbains) dans les premières décades du XXe siècle, a ouvert la voie à la promulgation en 1959 du West Pakistan Waqf Properties Ordinance, qui conduisit à la transformation des sanctuaires pour les rendre compatibles avec cette nouvelle version de l’islam et à leur nationalisation. Le sanctuaire de Lāl Shahbāz Qalandar (Sehwan, Sindh), représentant au Pakistan de l’ordre soufi Qalandarī, le fut en 1962. Dans cette communication, nous nous demanderons quels sont les effets aujourd’hui de sa nationalisation sur les modalités du culte de ce saint hétérodoxe et antinomiste.

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