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La politisation des malheurs. De la victimisation à l’imputation

Colloque international

Du 27 au 29 mai 2021
Si les mesures sanitaires le permettent, le colloque se tiendra sur un mode hybride : dans les locaux de l’EHESS, au 105 boulevard Raspail, pour les intervenant.e.s ; en distanciel pour le public.


Pour s’inscrire et recevoir l’adresse de connexion, merci de contacter Yannick Barthe (yannick.barthe@ehess.fr ) à partir du 10 mai 2021.

Nombre d’acteurs et de chercheurs en sciences sociales s’accordent à voir dans la montée en puissance de la figure de la victime un trait majeur des sociétés contemporaines. « Victimisation » est le terme qu’ils donnent parfois à ce phénomène, souvent pour le décrier. Dans le programme de recherche « Le pouvoir des victimes » (2017-2020, financé par le labex Tepsis) dont ce colloque est l’aboutissement, nous avons cherché au contraire à l’analyser sans préjuger de sa valeur. Ainsi considérée, la « victimisation » n’est plus cantonnée au statut de fait moral : elle n’est pas seulement une modalité, de plus en plus courante, qui s’offre aux individus et aux groupes pour interpréter les malheurs qui les frappent. Il faut y voir également, et indissociablement, un phénomène politique ou plus exactement, un mécanisme de politisation et, dans bien des cas, de remise en cause de l’ordre institutionnel. Or cette politisation passe principalement par des processus de blaming. Tous les cas étudiés au cours de ce programme ont en effet permis de mettre au jour l’importance du travail d’imputation de responsabilité qui accompagne la victimisation, et ce quels que soient les domaines et les pays considérés. Les demandes de réparation qui émanent de collectifs de victimes s’appuient sur l’identification de responsables auxquels on demande des comptes. Reste à comprendre quels types de responsables sont désignés selon les situations, comment ils sont identifiés et quelles en sont les conséquences. En mettant particulièrement l’accent sur ces aspects, ce colloque nourrit ainsi l’ambition d’élargir le questionnement sur la victimisation en analysant le travail d’imputation de responsabilités qui l’accompagne et les conflits et controverses auquel il donne parfois lieu. Pour aborder ces processus de blaming, nous avons choisi de consacrer chacune des 5 sessions de ce colloque à un type particulier d’opérations. La perspective se veut à la fois interdisciplinaire (sociologie, histoire, anthropologie, science politique…) et internationale, les objets d’étude présentés relevant d’une pluralité d’aires culturelles (Afrique, Amériques, Russie, Inde, Chine, Europe…).

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