Accueil > Actualités > Séminaires

La patrimonialisation de l’« art africain »

« Regards croisés », séminaire de l’IMAF-Aix
Coordonné par Muriel Champy (Université d’Aix-Marseille) et Romain Tiquet (CNRS).
Voir le programme complet du séminaire.

Vendredi 14 janvier 2022
14h-17h
En visio-diffusion : univ-amu-fr.zoom.us.

 Julie Cayla (LESC, MSH-Mondes)
« Négociations plastiques : quand les Burkinabè investissent le marché de l’art africain »
Les professionnels burkinabè du marché de l’africain se sont largement réappropriés les jugements de goût des collectionneurs et marchands occidentaux - valorisant les œuvres dites « authentiques » au dépend des viles « copies ». En revanche, ceux des nouveaux acheteurs burkinabè semblent à de nombreux observateurs en prendre le contre-pied. J’avancerai l’hypothèse que c’est en privilégiant une approche intra-sociétale et intergénérationnelle de leur goût pour l’art africain qu’il est possible de saisir dans quelle mesure il s’inscrit dans une certaines continuité historique. Je montrerai alors que la communication qui est en train de s’établir entre professionnels et acheteurs burkinabè est l’occasion pour ces urbains de se refamiliariser avec des éléments de leur passé culturel, tout en donnant aux œuvres des formes et une place nouvelles dans la société burkinabè.
Julie Cayla est post-doctorante dans le cadre du projet photIFAN, consacré à la reconstitution et à la mise en valeur de la photothèque de l’Institut français d’Afrique noire. En 2021, elle a soutenu une thèse consacrée à l’expérience esthétique de l’art africain chez les Burkinabè, récemment primée par le musée du Quai Branly.

 Manuel Valentin (IRD / MNHN, PALOC)
« Forme et couleur dans la construction d’un stéréotype de l’art africain en Occident »
L’intérêt en Occident pour l’art africain a essentiellement porté sur la dimension formelle des masques et des statuettes, qualifiées parfois même de « cubistes ». En revanche, les propriétés visuelles des surfaces de ces œuvres ont rarement été prises en compte alors qu’elles occupaient une place cruciale dans leurs contextes d’origine, tant sur le plan esthétique que sémantique. Cette appréciation déséquilibrée a contribué au développement de plusieurs catégories de productions artistiques dont la valeur et les enjeux patrimoniaux peuvent être sujets à discussion.
Manuel Valentin, anthropologue et historien des arts de l’Afrique, est maître de conférences et membre de l’UMR Paloc (IRD/MNHN). Il est actuellement responsable scientifique des nouvelles collections d’anthropologie culturelle du Musée de l’Homme.