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A l’ombre des migrant.e.s. Rester, partir, circuler

Appel à communications

Notre atelier s’intéressera particulièrement à la partie invisibilisée des processus de circulation migratoire depuis l’Afrique de l’Ouest : celles et ceux qui restent, à l’ombre des migrant.e.s, ou qui se voient imposer une mobilité du fait de la circulation d’autrui. Il s’agira dès lors de ne pas restreindre le regard sur les personnes qui réalisent une mobilité géographique initiale, mais plutôt d’élargir la focale sur ces autres protagonistes des processus migratoires. En effet, dans plusieurs contextes sociaux, le départ en émigration, l’installation dans un pays étranger et / ou la circulation migratoire mobilisent, affectent, impactent d’autres membres de la société que ceux et celles qui les effectuent en premier lieu. En effet, il est souvent observé que les circulations des gens et des biens occasionnent, une redéfinition des institutions telles que le mariage, la parentalité et plus généralement la famille. Se pose alors la question de savoir comment les rôles sociaux, les valeurs et normes familiales, les modes d’organisation du travail au sein des foyers et les conditions de vie sont affectés par l’absence, même temporaire, de l’émigré.e, et sont redéfinis ou renégociés lors d’un retour définitif ou lors d’un passage. Par ailleurs, comme cela a été démontré, l’émigration d’un.e membre de la famille induit souvent, dans ce contexte, la circulation d’autres membres et ceci parfois indépendamment de leur volonté : une épouse qui part joindre son mari et qui, par la suite, peut se voir renvoyer au pays, une sœur qui part seconder une ‘tante’, la circulation des enfants entre les différents lieux d’installation du réseau familial. Qu’est-ce que signifient la parentalité et la conjugalité à distance ? Comment se définissent les parentalités et conjugalités en circulation ? Enfin, les processus migratoires des un.e.s font naître ou grandir les aspirations migratoires chez d’autres. L’absence, le retour temporaire de ceux et celles qui sont en mouvement peuvent également faire émerger les sentiments de frustration chez celles et ceux qui aspirent à partir mais qui ne le peuvent pas. Quels sont les conséquences de l’absence des uns sur ces « immobiles involontaires ou volontaires » ? En quoi, le départ et la circulation des un.e.s peuvent participer à la construction des hypothèses de départ migratoire ? En cela, il s’agira également d’explorer ce que cette circulation des un.e.s produit socialement sur l’expérience des personnes là où elles sont restées. L’atelier vise à réunir des recherches s’interrogeant sur ces dimensions et mobilisant différentes méthodologies d’investigation que ce soit la démarche ethnographique ou bien des travaux mobilisant des enquêtes statistiques sur de larges échantillons.

Pour rappel : Les REAF n’ont pas de budget "invitation" pour les ateliers. Ainsi, tout·e participant·e (responsable d’atelier et communicant·e) doit assumer le financement de sa participation au REAF 2022.

Björn Nilsson, Kelly Poulet et Nehara Feldman


Contacts :

Björn Nilsson (bjorn.nilsson@universite-paris-saclay.fr)
Kelly Poulet (kelly.poulet@gmail.com)
Nehara Feldman (nehara.feldman@u-picardie.fr)

Date limite : 18 mars 2022

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