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Rivages Sud : Afrique et mondes arabes

Le Sahel n’est en effet peut-être pas cette frontière fantasmée par-delà la mer de sable du Sahara. En Afrique, Léo Frobenius, ethnologue allemand du début du XXe siècle,distinguait l’Arabo-berbère du Négro-africain. Mais des échanges constants et divers dévoilent le lien qui unit monde arabe et Afrique subsaharienne, si bien que nous sommes amenés à nuancer la division qui vient découper l’Afrique en deux, de part et d’autre du désert. L’Afrique arabophone, et plus encore, l’Afrique mise au contact avec les langues et les cultures arabes, ne se restreint nullement au Maghreb.

La totalité du continent a été et est encore un espace d’enrichissement des pratiques de la langue arabe. La Mecque n’est pas le seul centre qui unit Afrique et monde arabe : du Machreq à Madagascar, en passant par le Maghreb et le « Bilad as Soudan » (littéralement, pays des Noirs), les relations sont variées —économiques, culturelles, humaines, et même poétiques. Il ne s’agit pas pour autant d’affirmer une identité entre mondes arabes et mondes africains, ou pire encore, de résorber l’Afrique dans le monde arabe.

D’une part, le monde arabe connaît un essentialisme qui discerne, voire discrimine dans son espace de l’homme et de la femme noirs, ramenés à leur origine africaine. D’autre part, différentes formes d’africanités se développent dans le monde arabe qui mettent en lumière les spécificités des cultures noires par rapport aux cultures arabes. Où se tracent donc les frontières sud du monde arabe ? Dans quelle mesure séparent-elles, et dans quelle mesure se font-elles des lieux de transitions et de passages ?

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