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Musées, palimpsestes

Cycle « Le temps des esprits. Ce que la sorcellerie fait à l’histoire (et vice-versa) »

Mercredi 25 mai 2022
Salle 15, 10h à 12h (AM Paris)
FMSH, 54 bd Raspail, 75006 Paris


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https://cnrs.zoom.us/j/97899953276?pwd=aFNoZHhpbkxFL2NzNmxFeVl0cGZJQT09

ID de réunion : 978 9995 3276
Code secret : YrPa03


 6e conférence de Andrea Ceriana Mayneri
, CNRS – Institut des mondes africains

Les phénomènes socioreligieux que nous avons étudiés jusqu’ici sont, autant le résultat de trajectoires historiques particulières, que des faits qui « pensent » l’histoire et le changement culturel. Ils n’esquissent par un type de pensée per se, mais tentent de penser et de mettre de l’ordre dans le quotidien de « communautés humaines en souffrance » (P. Yengo, 2016). Dans cette dernière conférence, nous allons décentrer notre approche pour appréhender ces expériences à partir du musée national et ethnographique de Bangui, la capitale de la Centrafrique, qui verse actuellement dans un état de grande détresse. À partir des années 1960, ce lieu d’exposition des « arts et traditions populaires » s’est engagé dans un processus de patrimonialisation du passé qui n’a finalement pas suscité un réel intérêt parmi les populations de la ville. C’est en effet une certaine vision patrimoniale, téléologique et thaumaturgique du passé et de sa mémoire, qui semble avoir naufragé au terme d’un demi-siècle d’histoire muséale. En nous arrêtant sur le travail de resignification qui a affecté, au fil des décennies, des anciens objets de culte, nous verrons comment certaines caractéristiques du rapport au passé esquissé dans ce cycle de conférences ont pu se réverbérer dans les salles de l’exposition permanente. En introduisant la notion de « palimpseste » appliquée au musée, nous essayerons de dégager en conclusion des considérations d’ordre général, en prenant en compte aussi les débats en cours autour des restitutions et des déplacements d’objets culturels (et cultuels) du passé vers « leurs pays d’origine ».

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