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Descriptif :
Ces journées d’études, principalement organisées par l’IMAF, veulent rendre hommage au travail de Jean-Pierre Dozon, anthropologue, dont les recherches menées des années 1970 à nos jours marquent plusieurs champs des études africanistes. D’abord spécialiste de la Côte d’Ivoire où il a débuté sa carrière au sein de l’ORSTOM (nouvellement IRD) de Petit-Bassam, dès 1972, alors qu’il était inscrit en doctorat sous la direction de George Balandier à Paris V Sorbonne, il a progressivement construit un parcours de connaissances sur la société bété et au-delà. Ses travaux sur les modes de domination d’un monde rural, de la création d’une société (ou ethnie) en « période coloniale » à la construction d’une idéologie de « l’autochtonie » postindépendance, l’ont mené à s’interroger sur les rapports entre la France et l’Afrique et, dans une démarche réflexive, à une anthropologie sur le développement, montrant combien les logiques économiques sont enchevêtrées dans des mécanismes sociaux, familiaux, religieux, politiques, etc. Ces interrogations, Jean-Pierre Dozon les a prolongées dans l’étude de l’appréhension de la maladie du sommeil et, plus tard, du Sida, montrant la complexité des apports thérapeutiques traditionnels et modernes. La modernité, il en fut également question lorsqu’il aborda les prophétismes, la lutte antisorcellaire et les évangélismes comme traductions d’un monde en perpétuelle transformation. Dernièrement, au Sénégal où il mène encore des enquêtes, il s’intéressa au caractère politique de la mouridiyya, de l’époque coloniale au récit national contemporain, offrant à cette organisation une dimension bien plus large que celle d’une simple confrérie islamique.
Ces journées d’étude suivent le cheminement thématique des travaux de Jean-Pierre Dozon : elles abordent les problématiques de la crise ivoirienne, des politiques de santé, des dynamiques politico-religieuses et de l’Afrique « miroir du contemporain », pour terminer sur une réflexion sur les mutations des sciences sociales sur l’Afrique contemporaine. Mais ces journées veulent également mettre en avant les travaux de collègues et/ou d’anciens étudiants de Jean-Pierre Dozon, pour comprendre en quoi il les a inspirés et comment ils prolongent, aujourd’hui, ce « regard inversé » sur les mondes africains, regard réflexif selon lequel l’Afrique en dit beaucoup de nos mondes occidentaux.