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Le système de Conflits en République centrafricaine : analyse des interventions des Républiques du Tchad, du Congo et de l’Organisation des Nations Unies (2000-2016)

Soutenance de thèse de Serge Magloire Adanga
Directeur de thèse : Rémy Bazenguissa-Ganga (directeur d’études à l’EHESS)
Le 6 décembre 2023, à 10h, salle 3.122, Bâtiment Recherche Sud, Campus Condorcet, Aubervilliers.


Jury :
 Rémy BAZENGUISSA-GANGA (directeur de la thèse)
 Charles Zacharie BOWAO (rapporteur), Université Marien Ngouabi / Congo
 Michel BOYER (rapporteur), Université Internationale de Rabat / Maroc
 Andrea CERIANA MAYNERI, CNRS
 Sami MAKKI, Sciences Po, Lille
 Aïcha PEMBOURA, Université Yaoundé II


Résumé :

Depuis plus de deux décennies, la République centrafricaine connaît une situation socio-politique trouble, marquée par des mutineries, organisées par une partie de ses forces de défense et de sécurité, la contestation des résultats des élections dans la rue, réprimée le plus souvent par la force, occasionnant des morts, les affrontements physiques entre partisans des partis politiques pour diverses raisons, le plus souvent liées à la politique, les grèves de fonctionnaires, les kidnappings, les meurtres, les assassinats, les tueries de masse perpétrées par les groupes armés et les rebelles, les combats extrêmement violents et meurtriés entre les forces gouvernementales, les groupes armés et les rébellions, ainsi que des coups d’’Etat qui ont déstabilisés ce pays, et porté certains chefs rebelles au pouvoir comme : François Bozizé, le 15 mars 2003, Michel Djotodia, le 24 mars 2013, et certains militaires et hommes politiques, en occurrence : Jean Bedel Bokassa, le 1er janvier 1966, David Dacko, le 20 septembre 1979, et André kolingba, le 1er septembre 1981.

La situation de guerre permanente qui s’est instaurée entre les forces gouvernementales, les groupes armés et les différentes rébellions a accentué l’insécurité et l’instabilité socio-politique, et poussée les Républiques du Tchad et du Congo, tout comme d’autres pays de la sous-région, ainsi que l’Organisation des Nations Unies à intervenir pour arrêter la guerre et ramener la paix. Fort malheureusement, le constat qui se dégage plus de vingt ans après, est que, toutes ces interventions n’ont jamais pu arrêter la guerre, qu’elles contribuent plutôt à la pérennisation du Système de Conflits qui s’est instauré dans ce pays.

Ceci étant, c’est donc autour de la question de savoir : comment est-ce que ces deux pays, ainsi que l’Organisation des Nations Unies contribuent-ils à la durabilité du Système de Conflits en Centrafrique ? que nous avons organisé cette réflexion, qui nous a permis de comprendre d’abord, que, la prolongation des des conflits armés en Centrafrique est le résultat de l’instauration d’un Système de Conflits. Nous apportons les éléments de compréhension de cette assertion dans la première partie de cette réflexion, conformément à notre première hypothèse. Ensuite, que, les Républiques du Tchad et du Congo ont participé à l’instauration et à la prolongation de ce Système de Conflits et donc de la guerre en Centrafrique, en apportant un soutien multiforme aux groupes armés, aux rébellions et à certains opposants politiques centrafricains, dans ce qui apparaît clairement comme un conflit sous-régional, dont la Centrafrique ne représente que l’épicentre. Les arguments qui justifient ce point de vue, qui est en lien avec notre deuxième hypothèse, sont développés dans la deuxième partie. Enfin, que, l’Organisation des Nations Unies, de par ses interventions sur plusieurs plans, contribue, elle aussi, à la perpétuation de ce Système de Conflits. Nous le démontrons dans la troisième et dernière partie de cette réflexion, comme annoncé dans la troisième hypothèse.

Contrairement aux théories précédentes qui trouvent l’origine de la durabilité des conflits armés d’après guerre froide dans les Etats africains, exclusivement dans l’activisme des acteurs locaux, notamment les groupes armés, les rébellions, des combattants qu’on mobilise moyennant finances, et des acteurs externes qui sont les réseaux transnationaux de tout ordre, ou tout simplement le nomadisme de la guerre, engendré en partie par le mobilité des acteurs transnationaux, notre contribution à ce débat consistait à pointer et à examiner l’apport négatif des acteurs externes de la crise centrafricaine en termes d’États ( le Tchad et le Congo), et en termes d’Organisation Internationale (ONU). En se référant à ces résultats, il est donc établit que : les interventions des organisation internationales ou des pays tiers dans les conflits armés internes ou régionalisés sont des problèmes à régler, dans la mesure où, d’une part, elles portent en elles, dès le départ, les germes de leurs propres échecs, et d’autre part, elles contribuent à la pérennisation des crises qu’elles prétendent régler.

Mots clés :

Centrafrique, Tchad, Congo, Organisation des Nations Unies, Sécurité, Paix, Conflits, Système de Conflits, Etat, Conflits armés, Guerre, Crise, Groupes armés, Rébellions, Durabilité, perpétuation, pérennisation.