Accueil > Recherche > Archives des séminaires > 2019-2020

Les Afriques dans la longue durée : acteurs, savoirs, pratiques

Séminaire organisé par Catarina Madeira Santos, maîtresse de conférences de l’EHESS (IMAF) et Elikia M’Bokolo, directeur d’études de l’EHESS (IMAF).

Année universitaire : 2019 / 2020
Périodicité : 1er et 3e lundis du mois de 15h à 18h
Localisation : Campus Condorcet, salle 0.016, bâtiment Recherche Sud, Cours des Humanités 93300 Aubervilliers
Calendrier : Du 18 novembre 2019 au 18 mai 2020


Présentation :

Dans la continuité de l’ année dernière nous nous intéresserons à l’identification et à l’analyse de « faits » – issus des initiatives internes à l’Afrique ou coloniales – qui ont fonctionné en tant que puissants accélérateurs de changement social dans les sociétés africaines, que ce soit au niveau régional, continental ou global. Il s’agit de privilégier les processus de changement économique, social et culturel déclenchés par le lent remplacement de la traite esclavagiste par le commerce légitime des matières premières. Nous serons particulièrement attentifs aux rapports, maintes fois ambigus, entre l’esclavage – tel qu’il fut conçu et pratiqué par les acteurs du monde colonial et ceux des sociétés africaines - et le travail libre.

Cette année nous allons privilégier l’histoire des acteurs ou des groupes d’acteurs qui ont vécu des changements statutaires. Une attention particulière sera portée sur les parcours des femmes et des jeunes. Nous discuterons des problèmes méthodologiques qui se posent à la reconstruction des histoires de vies et notamment des sources qui permettent de mener ce genre de recherche.

Bien que la période historique concernée se situe entre le XIXe siècle et la période de l’Entre-deux-guerres, nous nous intéresserons également aux dynamiques historiques qui ont trait aux mouvements longs. Il est rappelé que l’un des propos majeurs de ce séminaire est de penser l’Histoire de l’Afrique à une échelle temporelle de longue durée, nécessaire pour saisir des processus qui, autrement, seraient rendus « invisibles », malgré leur relation avec la moyenne et la courte durée. Cette option résulte de plusieurs constats.

Il s’agit d’abord de la prépondérance des études sur la période contemporaine, concernant notamment les territoires sous domination française, anglaise et belge, au détriment d’une chronologie plus étalée et des problématiques qu’elle recèle et qui, cependant, ressortent des matériaux archivistiques et historiographiques issus de la colonisation portugaise, ou encore des données linguistiques et archéologiques mobilisées par l’histoire des civilisations africaines préexistantes à la colonisation. Vient ensuite l’importance accordée aux études impériales, où l’épaisseur de l’histoire et, par conséquent, la résilience des dynamiques interafricaines n’apparait, au mieux, que dans un lointain et vague arrière-plan. Enfin, la multiplication, par ailleurs opportune, des travaux sur le « temps présent » frappe à la fois par leur insistance sur les contraintes et les opportunités d’un environnement international « mondialisé » et sur les nouveautés apparemment irréductibles des « situations » africaines.

Or, entre l’histoire dite « précoloniale » (la question restant posée de savoir quand se termine le « pré »colonial par rapport au « colonial »), l’installation des systèmes coloniaux formels, à la fin du XIXe siècle, et les enjeux de la « postcolonialité », se déroule un temps long dans lequel se sont produites des interactions, voire des (re)créations, aussi bien entre « l’Afrique en Afrique » et « les Afriques d’ailleurs » qu’entre les sociétés africaines et les pouvoirs coloniaux, le tout dans des relations complexes de négociation, de dialogue et de confrontation. Les acteurs, africains ou coloniaux (catégories hétérogènes par définition, ouvertes sans cesse à l’émergence de nouveaux rôles sociaux), les savoirs (transmis, appropriés, reconfigurés) et les pratiques (la résistance, la négociation, la reconversion) constituent autant de « lieux » à partir desquels se déploiera notre réflexion.

Dans cette perspective, la focalisation de l’analyse sur des « faits » qui ont fonctionné en tant que tournants ou déclencheurs de changement s’avère particulièrement féconde pour mettre en lumière les processus de reconfiguration des sociétés africaines dans le temps long.

Chaque séance a une durée de 3 heures de manière à donner place à une discussion approfondie. Des textes (bibliographie ou sources) seront distribués au préalable. Leur lecture est obligatoire et les étudiants sont sollicités à intervenir activement dans le débat. Ceux qui sont inscrits en doctorat et en master, sous la direction des organisateurs du séminaire, seront invités à présenter et à discuter du cheminement et du résultat de leurs recherches en cours.


CONTACT :
cmadeira(at)ehess.fr


PROGRAMME :

 18 novembre 2019
Introduction

 2 décembre

 16 décembre

 20 janvier 2020

 3 février

 17 février
Séance de présentation des travaux des étudiants

 2 mars

 16 mars
Intervention de Pier Larson, John Hopkins University

 27 avril

 4 mai

 18 mai

 1 juin
Séance de présentation des travaux des étudiants